Travaux d’écriture

Divers textes résultant de travaux d’études ou de plaisir personnel. Certains ont été diffusés, d’autres non :

Découvrir l’espace depuis la Terre

Crédits : CNES/S.Klein

Crédits : CNES/S.Klein

Le temps pluvieux de ce premier samedi du mois de novembre n’a pas arrêté les curieux. Petits et grands sont venus nombreux voir l’exposition qui a été présentée 15 jours durant, place Kléber à Strasbourg. Une preuve que l’espace fascine toujours.

Des cris se font entendre sur le gigantesque planisphère qui recouvre le sol de la place Kléber, les enfants courent de pays en pays en riant. Pendant ce temps-là, les adultes révisent leur géographie.
Alexis, 11 ans, est venu avec son père et son frère pour leur montrer l’exposition, « je suis déjà venu avec ma classe et j’avais envie d’y emmener ma famille ». Plus loin, l’ami de Meriem prend une photo d’elle sur le Maroc, son pays d’origine « on s’amuse bien, malgré le froid glacial ! ».

Des animations captivantes.

Alexis retrouve son père, resté plus loin pour lire les panneaux, et tente de l’attirer sous le chapiteau pour la suite de l’exposition. Impatient, il court en direction de la tente blanche et fait signe à sa famille de venir l’y retrouver. Arrivés sur les lieux, c’est une tout autre atmosphère qui les attend. L’ambiance est tamisée, au centre trône une grande sphère lumineuse.
Charlotte, l’animatrice, présente au public les différentes planètes du système solaire qui défilent sur le globe. Fascinés, Alexis et son frère n’osent plus parler, ils écoutent attentivement.

Une fois l’exposé terminé, le collégien et les visiteurs se pressent pour voir les vidéos et tester les écrans tactiles de la borne 1terr@ctive. Parmi eux, Hélène et René. Le couple se promenait dans le centre-ville quand ils ont découvert l’exposition. Le logo du CNES les a incités à entrer « Mon beau frère a travaillé sur les moteurs de la fusée Ariane V, on connaît le milieu ! » explique Hélène.
Pendant ce temps-là, Alexis montre à son père et à son frère les maquettes des différentes fusées et raconte ce qu’il a retenu de sa première visite.

Des souvenirs plein la tête

La nuit commence à tomber, Alexis fait un dernier tour du chapiteau tandis que sa famille l’attend dehors.

Dans sa course, il heurte Nikola, en vacances à Strasbourg, qui prend une photo de la sphère affichant la Terre : « je vais la montrer à mes amis en Russie, je leur dirai que j’étais en vacances dans l’espace », plaisante-t-il avant de regagner la sortie. Le père d’Alexis fait signe à son fils qu’il est temps d’y aller. Alexis le rejoint « C’était bien ! Plus tard j’aimerais travailler avec les fusées ! » dit-il les yeux rêveurs.

Vincent Jager et Miryam Morand (2008)

Article paru sur le site web du CNES

Quand un non-voyant nous ouvre les yeux

Diabel seck

Diabel seck

La déficience visuelle est un sujet entrainant encore de nombreuses idées reçues que des gens comme Diabel Seck s’efforcent de combattre.

À première vue, rien de son handicap ne transparait dans le comportement de Diabel Seck. Ses gestes sont précis et il se déplace avec aisance malgré sa carrure imposante. Rien non plus ne laisse supposer son parcours atypique. Aveugle de naissance, il a grandi au Sénégal. Il y a vécu l’arrivée du braille dans les années 70 lui permettant d’aller à l’école. Il réussit des études littéraires qui le mènent ensuite en France, pour étudier le droit public à Lyon. Alors qu’il commence la rédaction de sa thèse, il la met en pause pour devenir guide au Vaisseau de Strasbourg. Dans le cadre de Dialogue Dans le Noir, il y accompagne les visiteurs dans l’obscurité totale où ils se retrouvent dans la peau d’un non-voyant.
Diabel travaille ici pour deux raisons. D’abord parce qu’il apprécie l’échange avec le public. Il peut sensibiliser les gens à son handicap pour briser les préjugés sur la cécité, mais aussi « dans l’autre sens, des aveugles sur les voyants ». Ce partage tient à cœur au grand guide, qui s’implique depuis des années dans des associations de promotion du handicap. Ensuite « la satisfaction d’avoir un salaire et la découverte du monde professionnel » sont des facteurs importants. Malgré les technologies actuelles, il avoue qu’il est « difficile de trouver un emploi, en particulier dans le droit public » quand on est non voyant. C’est aussi un des buts du Conseil Général du Bas-Rhin : placer Diabel et les autres guides dans le monde du travail. « Une très bonne initiative » selon l’intéressé qui espère bien continuer dans l’amélioration de la perception des handicaps par le public.

Vincent Jager (2008)

Article paru dans vitamine C 1, un magazine conçu et réalisé par les étudiants du master de communication scientifique.

Au-delà de la science, un blog très nature

Doit-on obligatoirement traiter de la science de façon sérieuse ? Si on en croit le blog de l’illustre magazine Nature, la réponse est négative. Référence mondiale pour les articles scientifiques, la revue a créé en 2007 un blog anglophone, The Great Beyond, en complément de son site de news. Une des particularités de ce blog tient dans le traitement et le choix de certains bulletins. Si tous sont basés sur des faits scientifiques sérieux, quelques-uns présentent des petites touches d’humour anglais placées discrètement dans le texte. D’autres articles traitent, eux, de sujets plus anecdotiques, comme un article sur le premier chat fluorescent ou la fameuse série « Songs About Science » (chansons sur la science) où l’on peut voir, entre autres, des scientifiques faire un rap sur l’astrobiologie. Le site rassemble des nouvelles scientifiques parues en dehors du magazine et traite de tous les sujets d’actualités scientifiques. Le visiteur peut alors aisément naviguer à travers des rubriques thématiques classiques (chimie, biologie, médecine, environnement…) mais aussi plus originales comme la politique et la religion dans le monde de la science même si celle-ci est principalement centrée sur les États-Unis. Le site est actualisé plusieurs fois par jour et, c’est un autre atout du site, est très réactif. Par exemple, une nouvelle rubrique sur le thème de la crise financière est apparue récemment. Chaque bulletin est complété d’abondants liens vers une ou plusieurs sources. Le visiteur peut donner son avis sur chaque bulletin par l’intermédiaire de commentaires. Il s’adresse principalement à un public ayant déjà un certain niveau scientifique. Mais tant que le niveau d’anglais suit, le néophyte aurait tort de se priver de tant de ressources !

The Great Beyond, un blog de nature

Vincent Jager (2008)

Article publié sur le site du master de communication scientifique

Quel visage pour l’homme du futur ?

Les controverses éthiques soulevées par le mouvement du transhumanisme ont généré de nombreux préjugés. Pour éclairer le sujet, entretien avec Marc Roux, co-fondateur de l’Association Française Technoprog!

Victime de prédictions trop optimistes, l’image du transhumanisme manque de crédibilité. Les premières projections, excessives et irréalistes, annonçaient de « supers humains » dans un avenir très proche. L’Association Française Technoprog! s’efforce de changer cette représentation sortie d’un roman de science fiction bas de gamme. « De nombreux critiques cherchent à condamner le mouvement en l’identifiant systématiquement aux excès de ses débuts, confie Marc Roux. Il est nécessaire de se libérer de ce passé encombrant afin d’aborder sereinement les vraies questions qu’il véhicule ». Pour ce faire, Technoprog! participe activement aux discussions sur l’avenir de l’homme, en utilisant tous les médias possibles. Elle est intervenue dans les débats sur la modification des lois de bioéthique en France et lors du colloque organisé à Bruxelles sur la question de l’augmentation des capacités humaines ou « enhanced humanity ».

L’évolution des êtres humains fait appel à une technologie de pointe très chère. Ce coût va imposer une hiérarchie, avec en tête des individus « augmentés » supérieurs aux « traditionnels », marginalisés. « L’amélioration concerne à mon avis aussi bien le fonctionnement individuel que les conditions de vie de l’ensemble des citoyens », explique Marc Roux. Il précise que deux voies sont possibles. La première, plus libérale, permet l’accès aux technologies à une minorité. En suivant la loi du marché, les prix vont baisser et la technologie se généraliser. La seconde se base sur une démocratisation par le biais de subventions de l’Etat.

En cette année 2009 consacrée à Darwin, l’évolution de l’homme pose des questions : le transhumanisme est-il naturel ? « C’est la nature qui a abouti à l’émergence d’un être vivant doué de conscience, répond Marc Roux. Elle lui permet, outils et techniques à l’appui, de transformer son environnement, trouver des solutions aux problèmes qu’il affronte ». La modification du corps humain par lui-même résulterait donc d’un processus spontané.

L’apparition d’un post-humain est peut-être imminente, mais elle passera par un long débat sur la question éthique qui l’entoure.

Encadré
Le transhumanisme en quelques mots
Apparu aux Etats-Unis il y a une trentaine d’années, le mouvement transhumanisme s’est propagé dans le monde entier. Il propose de surmonter les limites biologiques grâce aux progrès technologiques. La génétique, la chirurgie et autre nanotechnologie au service de l’évolution humaine.

Vincent Jager et Marie-Laure Jehl (2009)

Article publié dans le dossier de vitamineC 2, un magazine conçu et réalisé par les étudiants du master de communication scientifique de strasbourg.

L’avenir à écrire

Illustration par Florence Danner

Illustration par Florence Danner

Le futur fascine. L’engouement pour l’astrologie, les prévisions ou même la météo le prouve. Mais qui peut vraiment deviner ce qu’il nous réserve ? Les enfants s’imaginent exercer le métier de leur rêve, les adultes se projettent dans leurs prochaines vacances. D’autres réfléchissent à plus long terme et essaient de déterminer l’avenir de la société, du monde… Initié par Bernard Werber, l’arbre des possibles permet à tous ces gens de venir exposer leur idée du futur. Le site internet de ce projet réunit par thématiques déjà plus de 5000 scénarios, tous sortis de l’imagination des internautes. Certains sont plus probables que d’autres et au final, la planète ne suivra qu’un seul itinéraire. Il n’est pas impossible qu’il soit en train de germer en ce moment dans un esprit créatif. Peut-être a-t-il déjà été écrit ?
http://www.arbredespossibles.com/index.php

Vincent Jager (2009)

Article publié en tant qu’édito du dossier, dans vitamine C 2, un magazine conçu et réalisé par les étudiants du master de communication scientifique de Strasbourg.

Le défi citoyen clôture la semaine de prérentrée à ULP

Les mains bien au chaud dans les poches, soufflant dans son col, Marc attend le début du « Défi citoyen » dans ce frais matin du 19 septembre. Comme la plupart des 400 étudiants autour de lui, il est venu à 9 h 30 au rendez-vous pour la dernière journée de la semaine de prérentrée de l’Université Louis Pasteur, mais ne sait pas exactement ce qui l’attend. « Peut-être que l’on va parler du respect des autres, de la responsabilité ? ».

Pour la grande majorité des primo-inscrits, cette semaine est marquée par leur  première rencontre avec l’Université Louis Pasteur qu’ils vont découvrir. Tel est le but du « Défi citoyen » organisé par le Bureau de la Vie Etudiante. Il réunit depuis trois ans maintenant les étudiants inscrits en première année à l’ULP. Pour Stéphane Orio, un des organisateurs, la manifestation doit « sensibiliser les étudiants au fonctionnement de l’université, mais aussi de leur présenter les élections étudiantes de décembre et leur importance ».
Les étudiants sont silencieux, dispersés en petits groupes. Les grincements de vieilles chaines de vélos annoncent les derniers venus. Certains bâillent et on se remémore la soirée d’intégration de la veille.

À 9 h 40 apparaissent les t-shirts orange à l’effigie des diverses associations de filières : ce sont des étudiants bénévoles qui vont guider les nouveaux inscrits. Les bruits s’intensifient et des questions fusent.
Une voix s’élève parmi toutes, Kenneth décrit le déroulement de la journée. Marc, comme tous les autres étudiants en géographie sont réunis avec ceux de psychologie. Le groupe se déplace vers l’Institut Lebel où ont lieu la plupart des ateliers. Des jeux de l’oie, de memory géant et des quiz se succèdent pour dévoiler l’organisation des examens, les démarches administratives ou les mécanismes des conseils administratifs de l’université. En parallèle, les étudiants découvrent la faculté : ses salles de cours, ses amphithéâtres rénovés et lumineux ou les plus anciens et leurs chaises grinçantes. D’autres ateliers sont en plein air, occasion attendue par les fumeurs et une odeur de tabac se mélange à l’air frais.

Au fur et à mesure des déplacements le groupe diminue, mais reste conséquent. Sur les coups de midi, les étudiants pénètrent dans la salle Guy Ourisson, lumineuse et imposante. L’atmosphère est solennelle : les écrans affichent « 19 septembre, Conseil d’administration » et les micros trônent sur chaque table. Cette mise en scène fait vite son effet, les étudiants se prennent au jeu. Ils voient la complexité de la prise de décisions universitaires et la place des étudiants élus au conseil. « Le vote étudiant est important » explique Yannick Schmitt, vice-président étudiant «car le nombre des étudiants votant donne de la légitimité à nos discours pendant les Conseils Universitaires. »  Le plus grand défi pour l’année prochaine reste « de garder le taux de participation de l’ULP le plus haut de France, avec plus de 30% de participants ». De plus avec la fusion des universités de Strasbourg, le nombre d’étudiants à convaincre « dépassera les 40 000 ».

Pour Loup, un des étudiants restés jusqu’au bout, cette expérience donne « deux fois plus envie de s’investir ». Déterminés, d’autres affirment qu’ils iront voter en décembre. Et maintenant, il est temps de rejoindre les autres groupes pour une approche plus festive de la citoyenneté : le barbecue promis à la fin de la matinée.

Natacha Toussaint et Vincent Jager (2008)

Reportage écrit dans le cadre d’un atelier

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